22/01/2008

III - a) Le rôle du photographe :


Malgré l'apparente objectivité de la photo, on ne peut oublier le rôle du photographe : c'est lui qui prend la photo, non l'appareil photographique, objet inerte. Il est le juge de sa prise de vue.
Il existe deux types de photographes :

Premièrement, il existe le photographe dit « salarié » : il est payé pour prendre des photos sans donner son opinion, elles sont donc généralement d'un point de vue neutre. Par exemple, les photographes envoyés sur les fronts de guerre de la Crimée étaient obligés de prendre des photos montrant les soldats heureux passant de bons moments ensemble. Ils ne devaient pas prendre de photos des soldats sur les fronts se battant. On peut citer cette photographie célèbre de Roger Fenton où l'on voit des soldats boire un coup.


Deuxièmement, il existe les photographes dits «auteurs» qui se divisent en deux genres :

Tout d'abord, il y a le photographe engagé. Pour lui, la photographie est un moyen de s'exprimer, de faire passer ses idées et/ou ses propres sentiments. La photographie lui permet de les diffuser plus largement grâce à son accessibilité et son impact important sur le spectateur. Les photographes engagés ont rarement l'occasion de donner leur opinion, car leurs idées ne sont pas forcément les mêmes que celles voulues par le rédacteur d'un journal par exemple. Ils ne peuvent donc pas « vivre de leur art ». Pour assurer aux photojournalistes des droits sur leurs photographies, en 1947, Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, Georges Rodger et David Seymour créèrent l'association Magnum-Photo, toujours active de nos jours malgré la mort de deux des fondateurs, Robert Capa en 1947 et Henri Cartier-Bresson en 2004. Cette association est importante car il n'existe pas de lois internationales sur le droit du photographe sur sa création, elles diffèrent d'un pays à un autre. Par exemple, aux Etats-Unis, un photographe ne peut profiter de son droit exclusif seulement si la photographie comporte le sigle © suivi du nom de l'auteur. En France, la photographie est protégée durant 50 ans après la mort du photographe par la loi du 11 Mars 1957. Les photographes engagés ne sont pas seulement des reporters-photographes, certaines photographies dénonçant quelque chose peuvent être seulement artistique est ne pas avoir été prises "sur le fait" comme cette photographie "Tatoo II" de Qui Zhijie qui date de 1994 :

Sur cette photographie, le photographe met en scène son corps barré d'un idéogramme signifiant "Non, tu ne dois pas" qui symbolise le refus de la censure. Cette photographie a hissé Qui Zhijie au rang d'icône pour toute une génération d'artistes chinois.

Ensuite, il y a le photographe-artiste. Pour lui, la photo est un moyen de réaliser son aspiration artistique personnelle. Voici un exemple de photo purement artistique de Anna Leibovitz :


C'est une photo de la Reine d'Angleterre, il n'y a pas de messages derrière cette photo, le sujet seul de la photographie est la Reine qui rend la photo "belle". C'est souvent le cas d'une photographie de célébrité, où la célébrité participe plus au succès de la photographie que le photographe même.

Quelque soit le type de photographe, la photographie doit avoir des aspects esthétiques, inventifs et artistiques pour qu'elle soit considérée comme une « bonne photo » et que donc elle ait un impact sur la société.
Le photographe a toujours des codes culturelles et techniques à respecter pour que sa photographie soit influente. Rares sont les photographies d'amateurs qui sont connues et publiées si elles ne sont pas une preuve unique d'un fait divers intéressant. En effet, généralement, les photo-amateurs n'ont pas le côté professionnel et donc « beau » de la photographie prise par le photographe.
Mais le photographe n'est pas le seul acteur de la manipulation de la photographie. La force de persuasion de la photographie peut aussi être exploitée après la prise de vue. En effet; la légende peut être elle aussi la source.

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