22/01/2008

II - c) Séduire et faire passer une émotion :

La photographie s’adresse souvent à l’émotivité : Pour changer la vision du monde d’une personne, il faut la plupart du temps que passe un émotion. Cela peut-être la tristesse, la joie, la peur, la rage, la surprise, le désir… Prenons en exemple ce cliché très célèbre de Dorothea Lange : « Migrant Mother ».

Il a contribué au changement en dénonçant la pauvreté aux Etats-Unis et ses milliers de migrant qui cherchaient du travail. Cette contribution est peut-être due à l’émotion qu’elle nous donne. Mais quand une photo nous fais rire ou pleurer, c’est difficile de connaître les causes exactes. Comment fait-on passer de telles émotions ? Qu’est-ce qui fait que l’on préfère une photo à une autre ?
De plus, faut-il préparer une photo ou la prendre spontanément, au hasard ?

Chaque effet est calculé, rien n’est laissé au hasard.

Ce que l’on appelle la composition d’une photographie est un élément très travaillé par les photographes : Il s’agit du cadrage et de la profondeur de champ, de la disposition des objets et personnes entre eux ou par rapport au cadre. Dans la photo de Dorothea Lange, le cadrage est serré, centré sur le visage et le buste de la femme. Cet aspect et le fait que le fond soit uni nous confrontent à la situation : On ressent ce que ressent cette femme. De plus, les deux enfants situés de chaque côté de leur mère, dos à nous, nous expriment faiblesse et misère.
Viennent ensuite les grandes lignes et les formes dominantes qui jouent elles aussi un rôle important dans l’émotion donnée.
Des couleurs sont symboliques, comme le blanc pour la pureté et l’innocence, le noir pour les ténèbres et l’angoisse, ou le rouge pour la passion. Les bleus et verts, couleurs froides, ou les jaunes, orangés et rouges, couleurs chaudes, ont des impacts différents. Souvent utilisé pour valoriser, le contraste est très présent. On le retrouve dans « Migrant Mother ». Il souligne les rides d’inquiétude de la femme et la saleté des vêtements. L’éclairage joue un rôle important.
La pose et le regard des personnages photographiés, ainsi que leur physionomie, peuvent nous faire ressentir joie, peine, complicité ou compassion. Ainsi, le geste et les yeux de la mère, pleins de tourmente, nous font ressentir sa peine.
L’utilisation de la rhétorique est courante : Antithèses, redondances, métaphores, symboles, comparaisons, hyperboles, allégories…
Les photographes utilisent des références socioculturelles telles que les codes vestimentaires et le décor qui nous séduisent. Nous pouvons nous identifier à leurs photos ou elles nous évoquent des évènements que l’on connaît.

Sauriez-vous nous dire à qui font référence les deux femmes (vêtements, gestes…) dans cette photo de Hocine, prise durant le massacre de 1997 en Algérie ?

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